Patrimoine Rural du Bessin (P.R.B.)

Bulletin N°11 – Janvier 2006 -

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Sommaire :

 

Editorial : …….

 

Petites et grandes nouvelles de P.R.B.

 

Les Trésors de la Forêt de Quintefeuille

 

La Mérule

 

Respect du paysage

 

Associations :

 - Sauvegarde Eglise de Manvieux

 - Sauvegarde Eglise de Rucqueville

 

 

Informations utiles :

 - Echos du Bessin

 - Conseil d’Administration  

 - Nous faisons appel à vous

- Faîtes adhérer vos amis

- Coordonnées de PRB.

 

 

 

 

 

 

En 2005, malgré l'insistance de certains de nos adhérents, nous n'avons hélas pas organisé de randonnée pédestre, faute de temps et de personnes pour nous aider à effectuer les recherches de trajets.

En revanche l' Assemblée Générale s'est déroulée au château de Brouay devant un auditoire attentif et à l'écoute de la conférence sur la Fondation du Patrimoine.

P.R.B, en collaboration avec une association locale, a organisé deux concerts exceptionnels avec des artistes de renommée mondiale.

Dans ce bulletin, nous vous proposons :

Ø             un article sur les Trésors de la forêt de Quintefeuille, située entre Graye-sur-Mer et Asnelles, qui pourrait faire l'objet d'une visite au cours de l'été prochain.

Ø             un article sur la "mérule", champignon dévastateur de nos maisons et de nombreuses églises du Bessin. Le témoignage d'un habitant de Courseulles-sur-Mer est riche d'enseignements  et de précautions à prendre.

Ø             Un rapport de notre éminent juriste qui complète celui de janvier 2005 ayant pour thème les "troubles anormaux de voisinage" et le respect du paysage

Nous donnons à nouveau la parole aux Présidents de deux Associations avec lesquelles P.R.B. entretien des relations privilégiées :

- l'Association pour la Sauvegarde de l'église de Manvieux,

- l'Association pour la Sauvegarde de l'église de Rucqueville.

 

J'ai le plaisir de vous informer que Monsieur Jean Leproux, fondateur de l'association en 1984, et plébiscité pour être Président d'honneur lors de notre Assemblée Générale d'août 2005, a été nommé à l'unanimité à ce titre lors du dernier Conseil d'Administration du 27 octobre 2005. Les membres du Conseil d'Administration et moi-même serons toujours attentifs à ses conseils, espérant qu'il continuera longtemps à participer aux activités de  P.R.B.

 

 

Je souhaite à tous une bonne lecture de ce bulletin et vous adresse mes meilleurs vœux de bonne année.

 

 

 

Pascal BOUCHON

 

 

 

Petites et Grandes Nouvelles de P.R.B.

  

Le mardi 2 août 2005, au Château de Brouay, se sont tenues nos Assemblées Générales Ordinaire et Extraordinaire devant une centaine de personnes.

   Assemblée Générale Ordinaire : le Président et la Trésorière présentent les activités de 2004/2005, les projets 2005/2006 (que vous pouvez consulter sur le site internet http://prbessin.free.fr), les comptes de l'année 2004 et le budget de l'année 2005.

 Assemblée Générale Extraordinaire : deux articles des statuts de notre association sont modifiés, l'un autorisant la nomination de plusieurs Présidents d'honneur, l'autre définissant plus précisément les fonctions de la Trésorière.

   A l'issue des Assemblées, Madame Sandrine Hinault, chargée de missions à la Délégation Régionale de Basse-Normandie de la Fondation du Patrimoine, présente les missions de la Fondation, les moyens financiers et les projets 2005/2006, et répond aux nombreuses questions des participants.

   Les propriétaires du Château, qui ont créé une entreprise de production et de commercialisation de cidre (et de Calvados), nous offre le verre de l'amitié, après la conférence.

 

 

 

 

 

 

 

L'Association Musique en Côte de Nacre, en collaboration avec P.R.B.,  a organisé deux concerts en août 2005 :

- le jeudi 4, en l'église St Martin de Bazenville. Deux artistes exceptionnels, le violoniste Olivier Pons et le pianiste Folke Gräsbeck  interprètent des musiques classiques de Beethoven, Chausson et Brahms. Avant le concert, Monsieur Jean Leproux commente, brièvement et avec talent, l'histoire de cette église.

- le jeudi 19, en l'église de Crépon. L'ensemble Kouban , les grandes voix cosaques, interprète des chants célèbres de la vieille Russie : des chants liturgiques Orthodoxes Russes et des chants traditionnels et Cosaques. Egalement avant le concert, Madame le Maire de Crépon parle de cette église.

 

 

 

 

 

 

Olivier Pons

et Folke Gräsbeck

 

 

 

 

 

 

Ensemble Kouban

 

  

          A l'issue du Conseil d'Administration du 27 octobre 2005 qui a nommé à l'unanimité   Monsieur Jean Leproux Président d'honneur de P.R.B., Pierre Brunet, Vice-président, lui adresse ces quelques mots :

 

   "Pour une fois le privilège de l'âge m'offre l'agréable mission d'être au nom des membres du Conseil d'Administration de P.R.B. leur porte-parole pour vous dire affectueusement leur joie que vous continuiez en tant que Président d'Honneur à œuvrer avec eux aux activités de notre association.

   Vous l'avez engendrée, vous avez créé ses manifestations publiques : expositions, conférences, promenades, encouragement à la replantation de haies, formation à certains travaux, défenses de sites menacés.

   Vous l'avez fait grandir du Canton de Ryes à la région du Bessin.

   Aussi nous souhaitons que grâce à des charges allégées, vous poursuiviez de participer pleinement à P.R.B."

 

 

 

 


Les Trésors de la forêt de Quintefeuille

A l'occasion du 30e anniversaire du Conservatoire du Littoral, une exposition réalisée par l'association Géo Paléo Archéologique d'Houlgate s'est tenue  à Ver-sur-Mer au cours de l'été 2005 sur le thème de la géologie et archéologie de la forêt de Quintefeuille, site classé et protégé (d'Asnelles à Graye-sur-Mer).  

Cette forêt porte le nom de Quintefeuille, peut-être à cause du nom d'une plante présente sur les côtes normandes, la potentille qui se caractérise par ces cinq folioles ou de la présence dans ces tourbes de 5 variétés principales d'essence d'arbre : pin, chêne, aulne, bouleau, tilleul. Ce site, classé et protégé par la loi de 1930 relative aux sites naturels d'intérêt scientifique, historique, pittoresque ou légendaire, abrite un véritable musée à ciel ouvert.

L'estran, à marée basse, laisse apparaître des niveaux tourbeux à débris ligneux (souches d'arbres), témoin d'une ancienne forêt qui s'épanouissait au postglaciaire. Ces tourbes ont fait l'objet de prélèvements jusqu'à la fin du XIXe siècle

 

Les tourbes présentent un intérêt scientifique et paléontologique. Grâce à sa composition chimique particulière, elles permettent de conserver intact des objets végétaux, animaux ou humains. Tous ces fossiles relatent l'histoire et la vie ancestrale de notre région.

L'étude géologique et pollinique du gisement, étayée par des datations au C14, a été menée par le regretté H. Elhaï et C. Larsonneur, professeur de géologie à l'université de Caen.

Des habitants de Ver-sur-Mer et de la région, Jeannine & Joël Couvelard et Jean-Pierre Dupont, ont repéré des restes intéressants d'habitats humains dans les tourbes et dans les argiles sous-jacentes. Les tourbes supérieurs, datées du Subboréal et du Subatlantique, ont livré des pièces isolées : hache polie, aiguisoir et meule en pierre noire, armature de flèches triangulaire  à retouches couvrantes en silex, tessons de poterie, parfois avec des fonds plats.

Les matériaux les plus abondants ont été rencontrés à la surface de l'argile qui affleure sur la plage. Des soles de galets brûlés de forme elliptique ont été observées en plusieurs endroits, leur diamètre était d'environ de 2,50 à 3 mètres. Alentour on a ramassé des charbons de bois, des ossements de faune (squelette de cheval) dont certains présentent des traces de décharnement, des dents, des coquillages.

Ailleurs, Joël Couvelard a trouvé une sandale gallo-romaine, une pièce très rare en archéologie, le cuir ne se conserve pas à l'air libre,  et également des pièces de monnaie romaines.

Les divers vestiges reconnus paraissent, en effet, se rapporter au Néolithique et aux Ages des Métaux. Mais, la variété des couches observées fait que plusieurs époques sont certainement représentées.

Dans les plus anciennes couches (-20 000 ans) on a trouvé des fossiles de rhinocéros et de mammouths et dans les plus récents (-5 000 ans) des ossements d'animaux sauvages, grand bœuf, cheval, cerf élaphe, sanglier et canard sauvage, chassés par nos très lointains ancêtres du Néolithique.

Tronc de chêne

Souche de chêne

Pièces Romaines

L'étude des pollens emprisonnés dans ces tourbes a permis de connaître la composition de la végétation aux différentes périodes :

  • Au Tardiglaciaire (- 14 000 BP – Before Present , avant le Présent) la Forêt est composée de pins, bouleaux, coudriers et ormes.
  • Au Préboréal (- 10 000 ans BP) apparaissent les chênes, les tilleuls et les aulnes.
  • Au Boréal (- 9 000 ans BP) les coudriers envahissent la forêt
  • A l'Atlantique (- 7 000 ans BP) on constate une poussée des Aulnes
  • Au Subboréal (- 4 000 ans BP) : décroissance de l'Orme
  • Au Subatlantique (- 2 000 ans BP) apparition des hêtres. Accroissement important des herbacées et présence des noyers.

 

Photos :Jean Pierre Dupont

Conservateur du Musée de Ver-sur-Mer.

 

 


La Mérule, véritable fléau de nos maisons

 

C'est un champignon qui appartient à l'ordre des Bolétales dans lequel on trouve également les cèpes et le bolets de nos forêts, mais à la différence de ces champignons inoffensifs pour nos maisons, la mérule (famille Serpulaceae) envahit les habitations ou bâtiments humides pour détruire le bois employé dans nos constructions : c'est un véritable "champignon domestique".

 

La mérule, appelée Serpula lacrimans, se développe dans le bois mais elle poursuit son chemin dans la maçonnerie. Elle dégrade, par voie enzymatique, la cellulose et les hémicelluloses du bois, en épargnant la lignine, ce qui produit une pourriture sèche de couleur "brun rouge".  Ce champignon se développe à partir de spores, graines microscopiques, qui, si elles trouvent un terrain favorable, s'étendent en émettant des filaments dont l'ensemble est appelée "mycélium". D'abord blanc, puis jaunâtre à roux, le mycélium prend une teinte "gris de plomb" en vieillissant.  Une fois bien installé, le mycélium va émettre des cordons mycéliens, véritables canaux d'alimentation en eau et en nutriments, qui permettent à la mérule de se développer à plus de 10 mètres de son point d'origine. Ces cordons mycéliens peuvent même suivre et enrober les fils électriques.

La mérule se nourrit de bois et se propage (12 centimètres par semaine) en le détruisant, en lui faisant perdre toute rigidité, d'où un danger d'effondrement si elle s'attaque à des poutres ou des escaliers. Elle progresse toujours par des voies cachées, derrière les plinthes ou sous les planchers, à travers la maçonnerie (sans la détériorer), entre les pierres, moellons, dans les briques creuses.

Ce champignon doit trouver des conditions idéales pour s'étendre. Il trouvera un terrain favorable dans les locaux obscurs, mal aérés et humides (taux = 28% à 40%), où la température (entre 5° et 26° C, optimale 19° à 21° C). est régulière

La plupart des cas observés en Basse-Normandie ont pour origine un apport d'eau massif dans les habitations. Cet apport hydrique peut être la conséquence de défaut d'étanchéité de paillasse d'évier ou de bac à douche, d'un défaut lors de la pose de menuiseries extérieures, d'un phénomène important de condensation, d'un déboîtement de gouttière, d'une rupture de canalisation par le gel …

Egalement une spore peut se déposer sur une partie en bois après avoir été transporté par le vent, la pluie, nos chaussures, nos vêtements, des animaux, des matériaux…

 

 

 

 

 

 

Le bois de départ est un résineux, sur lequel la mérule développera des filaments blanchâtres afin de pomper l'eau dont elle a besoin. Ensuite tous types de bois seront contaminés, y compris le chêne pourtant très résistant. Ces filaments blancs sont de véritables tuyaux de canalisation en réseau qui permet à la mérule de proliférer sur des zones totalement sèches et saines. Capables de traverser les maçonneries, ce réseau permet à la mérule de contaminer les pièces séparées par des murs. Ainsi une maison mitoyenne saine peut être sujette à une invasion de mérule.

 

 

En outre, si elle ne trouve plus les conditions nécessaires à sa croissance, elle peut parfois rester à l'état de latence et pourra recommencer à s'étendre lorsque les conditions seront à nouveau présentes. D'où la nécessité de prendre au sérieux une attaque de mérule.

Le développement rapide de la mérule attaque donc non seulement les parquets, les lambris, les poutres porteuses de planchers ou de charpentes, mais aussi de nombreux matériaux organiques cellulosiques tels que papiers, cartons, cuirs encollés, certains textiles : livres reliés ou brochés, gravures, dessins, aquarelles et pastels, tableaux, photographies, boîtes et coffret,  meubles et sièges, tapis et tentures.

 

 

Quelques indices doivent attirer votre attention et permettront de voir si la mérule est présente :

  • Déformation et bombement des plinthes, du bois de chambranle ou châssis, des boiseries
  • Présence d'une source d'humidité (fuite d'eau, gouttière défectueuse, présence de moisissures)
  • Présence de filaments blancs plus ou moins épais sur de la maçonnerie (blanc ouaté) ou des murs, toutefois ne pas confondre avec le salpêtre.
  • Présence de spores (poussière brune) et/ou crêpe brun rouille bordée de blanc.

 

Pour supprimer ce champignon,

·         Fermer les sorties des locaux infectés, pour éviter la dispersion des spores par le vent ou tout simplement vos chaussures, qu'il faut aussi désinfecter.

·         Tous les objets sortant de ces locaux doivent être totalement désinfectés. Les bois irrécupérables doivent être brûlés dans des usines de traitements des déchets spéciaux.

·         La maçonnerie doit être décrépie dans la mesure où elle est couverte de cordons mycéliens. Il faut brûler les murs afin de tout détruire. Désinfecter les murs et le sol.

Mais, comme il est important de faire tous les travaux à fond, faîtes exécuter le traitement par un professionnel qui procédera à l'élimination des enduits, matériaux et boiseries contaminés, aux pulvérisations et Injections de produits curatifs fongicides spécifiques à la mérule.

Des demi-mesures, des opérations superficielles sont cause d'insuccès. Tôt ou tard, il faudra tout recommencer.

 

Prévention :

·         Ne jamais stocker de caisses, cartons, papiers, planches, … dans une cave.

·         Ne tardez pas à réparer une fuite d'eau (canalisation, évacuations, toitures, gouttières …)

·         Ventilez les zones humides et sombres.

·         Résoudre tous les problèmes d'humidité (infiltrations, remontées capillaires, ..)

 

 

Des propriétaires d'une maison à Courseulles-sur-Mer, adhérents de P.R.B., ont bien voulu apporter un témoignage des épreuves qu'ils ont endurées à la suite d'une contamination par ce champignon.

"En 1997, nous entreprenions la rénovation complète d'une maison en pierre construite en 1869.

Après huit mois de travaux, nous intégrons les lieux.

En 2001, apparaissent dans une embrasure de fenêtre sur les boiseries, des cloques, des traces de moisissures. L'architecte convoqué parle de bois moisis malencontreusement remis en place. Puis des moisissures sont constatées dans un placard ainsi que des modifications à la surface du parquet avec apparition d'un énorme champignon.

Un professionnel (?) envoyé par l'architecte parle pour la première fois de "mérule", mot inconnu de notre vocabulaire et envisage un traitement de surface peu contraignant et peu onéreux.

Par bonheur, un magistrat de nos amis prenant connaissance de l'affaire, nous conseille de surseoir à tout traitement, de prendre un avocat qui fera un référé et obtiendra la nomination d'un expert.

Quelques mois plus tard, après évacuation complète de la totalité de la maison, meubles et humains, a lieu la première réunion avec expert, avocats, compagnies d'assurance (une vingtaine de personnes).

S'en suivent une dizaine d'autres qui nous firent pénétrer au cœur du problème de la mérule. Elle avait tout envahi : les boiseries posées sous les fenêtres neuves en pvc qui fuyaient par absence de rejingots, mais aussi le placoplâtre et la laine de verre qui, appliqués sur les murs, formaient un matelas propice au développement du champignon. Il en était de même le long des murs où la mérule s'étendait sur 2 mètres de hauteur. Le polyane qui recouvrait un mélange de gravats et de sable comblant le vide sanitaire (sur le conseil du Maître d'œuvre) fut un autre facteur favorisant.

Un désastre total dû à une série d'erreurs grossières,"un florilège d'erreurs", dira l"expert. Les vieilles maisons aiment respirer. Or, tout avait été soigneusement calfeutré.

16 mois plus tard, nous avons réintégré notre maison remise à neuf à l'identique. Les fenêtres sont en bois et pourvues d'aération, les doublages sont éloignés des murs afin que l'air circule et le vide sanitaire a été évidemment reconstitué.

Commence alors une longue bataille pour nous faire indemniser ce qui naturellement ne sera jamais intégralement réalisé."

 

Pascal Bouchon

 

La Cour de cassation soutient l’action de PATRIMOINE RURAL DU BESSIN en retenant la notion de

"gêne esthétique anormale" à propos de relations de voisinage !!

 

Le respect du paysage est une préoccupation importante incluant la notion d’esthétique de l’environnement.

 

La Cour de cassation s’était déjà prononcée sur cette question, non dans le cadre de contestations de permis de construire, qui ne relèvent pas de sa compétence, mais dans celui de conflits entre voisins nés à l’occasion d’édification d’ouvrages ou de bâtiments occasionnant ce qu’il est juridiquement convenu de qualifier de « troubles anormaux de voisinage » (à ce propos, on se réfèrera utilement au bulletin n° 9, page 7. ).

 

Par un arrêt du 24/02/05 (1), cette notion a été élargie au préjudice résultant de la proximité immédiate d’objets dont la vue est tout simplement désagréable.

 

Les faits étaient les suivants:

 

Un exploitant agricole avait l’habitude de laisser divers engins en stationnement (camions, caravanes et autres engins agricoles) et d’entreposer divers objets (ferrailles, planches et autres matériels usagés) à moins de 25 mètres de la propriété voisine.

 

Trouvant cette situation désagréable, son voisin l’avait assigné en cessation et en indemnisation de troubles anormaux de voisinage, trouble que le demandeur considérait d’autant plus inexcusable que l’exploitant agricole pouvait, compte tenu de la taille de sa propriété, procéder sans difficulté au stockage de ces biens dans un endroit plus éloigné de la limite des deux propriétés.

 

La cour d’appel a fait droit à sa demande et a condamné l’exploitant agricole à procéder sous astreinte à l’enlèvement de ces biens et au déplacement de ces véhicules, le demandeur obtenant en outre des dommages et intérêts alloués sur le fondement de la théorie des troubles anormaux de voisinage.

 

Quant au pourvoi de l’exploitant agricole qui contestait sa condamnation, il fut rejeté par la Cour de cassation au motif que « l’importance de ces dépôts ou stationnements prolongés de matériels hors d’usage ou usagés à proximité immédiate du fonds voisin était source d’une gêne esthétique anormale… » de sorte que «  la cour d’appel …, après avoir apprécié souverainement les éléments de preuve qui lui étaient soumis, a caractérisé le trouble anormal de voisinage » (2).

 

La « gêne esthétique anormale » est donc un argument que l’on pourra avancer pour obtenir d’un voisin indélicat le respect de son propre environnement, gêne qui sera évidemment accentuée lorsque le plaignant agira pour préserver un élément spécifique de notre patrimoine rural.

 

 

 

 

Jean-Michel Berly

 

(1) 2ème Chambre civile de la Cour de cassation, pourvoi n° 04-10362, Bull. civ. II, n° 50, p. 46

 

(2) l’exploitant agricole avait également été condamné parce qu’il entreposait de la paille à 10 mètres de la maison voisine, ce qui faisait courir un risque d’incendie qui fut également qualifié de trouble anormal de voisinage, de sorte que son pourvoi contre cette condamnation spécifique fut également rejeté.

 

 

L'église St Rémi de Manvieux

   Cette église fait l'objet d'une restauration totale. En février 1997, L'Association pour la Sauvegarde de l"Eglise de Manvieux a obtenu son existence légale.

Dans ses bons débuts elle a reçu les conseils avisés de Messieurs Jean Leproux et Philippe de Bourgoing quant aux procédures et démarches auprès de la D.R.A.C. (Direction Générale des Affaires Culturelles).

 

 

 

L'église que nous restaurons est une "charmante église de campagne" écrivait Arcisse de Caumont dans la "Statistique Monumentale du Calvados". Elle a été édifiée dans le dernier quart du XIIe siècle et le 1er quart du XIIIe, mais remaniée au XVe siècle. Elle a été désaffectée du culte dans la première moitié du XIXe siècle.

Si à l'approche de ses dix années d'existence de l'association, beaucoup de travaux ont été réalisés, elle le doit aux très nombreux adhérents qui font preuve de fidélité et à ceux de passage : 200 personnes cotisaient dans le début des années 2000. Aujourd'hui, une centaine d'adhérents nous accompagnent annuellement dans nos efforts.

   Avec les subventions de l'Etat, du Conseil Générale, de P.R.B. et de la S.P.P.E.F, des dons et cotisations de nos adhérents, mais aussi grâce aux recettes de nos diverses manifestations annuelles depuis 1998, nous avons pu réaliser de nombreux travaux :

  • Réhabilitation complète de l'intérieur de l'église par la volonté de cinq bénévoles de Manvieux.
  • Restauration du clocher, du coq, de la couverture.
  • Remplacement du beffroi et des abat-sous.
  • Pose d'un paratonnerre.
  • Electrification de la cloche qui permet aux manviexois d'entendre l'Angélus quotidiennement.

Enfin, nous avons bon espoir de trouver le financement de la restauration des façades et des vitraux pour des travaux fin 2006, début 2007.

 

Joseph Conesa

  

Pour tout renseignement, contacter :

·         Sylvie Forrer :   02 31 22 36 03    ou   Joseph Conesa : 02 31 51 84 07

 

 

Une association pour la sauvegarde de l’église de Rucqueville

 

La fuite en Egypte (détail)

 

C’est au XI° siècle que remontent les parties les plus anciennes de l’église St Pierre de Rucqueville; les parties apparentes, du moins, car les fouilles effectuées en 2005 par la DRAC ont révélé des vestiges antérieurs…. Particulièrement intéressante pour les archéologues du bâti en raison des remaniements successifs dont elle a fait l’objet, l’église doit sa notoriété aux chapiteaux historiés de la croisée du transept, datés de la fin du XI° siècle et seuls de cette facture en Normandie. C’est pour eux notamment qu’à la suite de l’inventaire d’Arcisse de Caumont, elle fut classée monument historique en 1886.

Elle est régulièrement visitée par des amateurs d’art roman, dont de nombreux étrangers, déjà éclairés par la lecture d’ouvrages ou revues où notre église est étudiée ou mentionnée comme elle l’a aussi été dans le cadre de la récente exposition du Louvre sur « la France romane ».

Or, cette propriété communale a été, même après son classement, très négligée à certaines périodes, ce qu’explique notamment la longue suspension de fait de sa fonction cultuelle, jusqu’en 1996.

L’association pour la sauvegarde de l’église de Rucqueville s’est donné  pour objet de « veiller, et de concourir par tout moyen, à la conservation de l’église de Rucqueville et de ses abords, de contribuer à la meilleure connaissance du monument en respectant son affectation cultuelle, ainsi que de veiller à la préservation du site ». Elle a établi des contacts réguliers avec les élus, les administrations et d’autres associations dont P.R.B., favorisant tant certains travaux de gros-œuvre que des recherches sur l’église et son environnement. La restauration du beffroi, pouvant permettre la remise en service de la cloche classée datée de 1403, est à l’ordre du jour, de même que de nouvelles études archéologiques.

 

 

Gilles Mathis

Président de l'association

 

Echos du Bessin      

(informations recueillies dans les journaux locaux)

Une convention conclue, début octobre 2005, entre le Pays du Bessin au Virois et les organismes concernés met à leur disposition un "technicien rivières", qui doit prendre en charge pour 16 mois la coordination des travaux sur le bassin de la Seulles. 200 Km de berges sont concernés par cette opération de restauration et d'entretien

La remise des labels de la Fondation du Patrimoine a été organisée cette année en la Mairie de Bayeux en novembre dernier. Reçu par le maire de Bayeux en présence de Madame Anne d'Ornano, Présidente du Conseil Général, et de nombreux élus de la région, Monsieur Thierry Aveline de Rossignol, Président de la Délégation de Basse Normandie de la Fondation, a remis 19 labels pour le Calvados, dont 9 labels pour le Bessin.

Une première technologique en Normandie. Pour combattre l'érosion de l'estran, deux épis en  géocomposite sont installés à Graye-sur-Mer, Le géocomposite est l'assemblage de matériaux. Une carapace en polyester, résistante à l'abrasion du sable et aux UV avec à l'intérieur un filtre en géotextile. Cet ensemble est perméable. Il absorbe l'énergie de la houle et utilise cette énergie pour capter le sable. C'est un système qui assiste la nature et fonctionne avec elle.

 

 

 

Le Conseil d’Administration  de P.R.B. 

Composé de 12 à 18 membres, dont 6 à 9 personnes représentant les communes et 6 à 9 autres représentant les personnes physiques ou associations,  le Conseil d'Administration a été renouvelé par tiers lors de notre dernière Assemblée Générale du 2 août 2005. Vous pouvez consulter la liste sur le site Internet de P.R.B.

Mais après le retrait de deux personnes du Conseil, depuis cette assemblée, deux postes sont vacants, l'un pour représenter les personnes physiques, l'autre pour représenter les associations. Si vous souhaitez nous aider et intégrer notre Conseil d'Administration, ou si l'une de vos connaissances le souhaite, envoyez votre candidature au Bureau de l'Association.

 

 

Nous faisons encore appel à vous  pour raconter l'histoire des villages

A la suite à nos appels dans les précédents bulletins, deux personnes nous ont fait parvenir des textes concernant leur village. Ils seront publiés dans un prochain bulletin. Nous tenons à les remercier souhaitant que cela suscitera d'autres personnes à en faire de même.

 

 

 

Faites adhérer vos amis et relations

Cotisations des Particuliers (Personnes physiques)

- cotisation individuelle     : 10 €

- cotisation de soutien      : 20 €

- cotisation autre              : …. €

 

Subvention des Associations

 

- cotisation de soutien      : 30 €

- cotisation autre              : …. €

 

Subvention des Communes

 

- cotisation  minimum        : 30 €

- cotisation autre              : ….. €

 

 

 

Coordonnées de P.R.B.

 

 

PATRIMOINE RURAL DU BESSIN (P.R.B.), Association loi de 1901, agréée art. L 141-1  du Code  de  l’environnement.

Siège social : Mairie – 14480 BAZENVILLE

Bureau : c/o Mr P. Bouchon - Clos Saint-Sauveur,  Rue des Noyaux - 14480 BAZENVILLE

Tél :             02 31 21 97 81  (répondeur)

e-mail:         prbessin@free.fr

Site :           http://prbessin.free.fr

 

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