Patrimoine Rural du Bessin (P.R.B.)
Bulletin N°9 – Janvier 2005 -
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Depuis trois ans, j’annonçais aux assemblées générales mon désir de quitter la présidence de
PRB, mais je restais, n’ayant reçu aucune proposition de successeur. Aussi
ai-je annoncé en août dernier ma décision irrévocable de céder ma place le 3I
décembre prochain. Pascal BOUCHON, notre excellent trésorier depuis 1995, s’est porté
candidat lors du conseil qui a suivi l’assemblée et il a été élu à l’unanimité. Il a pris sa fonction le
1er janvier. Je me réjouis pour l’association de cette désignation car je suis
persuadé que le président plus jeune, dynamique et motivé qu’il est, saura,
avec une équipe renouvelée non seulement poursuivre les actions en cours,
mais en lancer de nouvelles et augmenter le nombre de nos adhérents, donc de
nos ressources. Je ne voudrais pas pour autant abandonner l’association car le
président aura beaucoup à faire et besoin d’aide. Je voudrais continuer à
m’occuper notamment du bulletin semestriel qu’il faut étoffer et rendre plus
vivant. C’est pourquoi, encore une fois, nous renouvelons notre appel aux
bonnes volontés pour nous adresser des suggestions mais aussi des
textes : deux phrases sur une nouvelle concernant notre patrimoine rural aussi bien qu’un texte d’une page sur
un sujet important seront les bienvenus. 20 ans d’association m’ont apporté beaucoup de satisfactions (quelques
désillusions aussi, mais c’est la règle). Je remercie vivement tous ceux qui
m’ont aidé à faire ce parcours : les membres du bureau et du conseil
d’administration et les adhérents. J’adresse à nos lecteurs mes meilleurs vœux de bonne année. J’adresse
aussi à notre nouveau président et à son équipe mes vœux de complète réussite
dans la gestion de notre association. |
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Jean Leproux |
Nous souhaitons rendre un hommage tout particulier au
fondateur de l’Association, Jean Leproux, qui a donc
quitté la Présidence de Patrimoine Rural du Bessin. Jean Leproux a créé l’Association pour la
Protection des Sites Ruraux (A.P.S.R.) en 1984. Secrétaire, puis Vice-président fin 1989, il est élu
Président lors du Conseil d’Administration du 3 décembre 1990. En
août 1999, sous son impulsion, et pour correspondre véritablement à
l’activité de l’Association, l’Association prendra la dénomination de
Patrimoine Rural du Bessin (P.R.B.) Nous voulons honorer et remercier Jean Leproux pour toutes les actions qu’il
a entreprises au nom de P.R.B., elles ont été nombreuses et fructueuses,
notamment : ü
Replantations de haies et d’arbres. ü
Organisations de nombreuses expositions, de
promenades culturelles, de conférences, et de stages de restauration. ü
Interventions après de l’Administration pour
préserver l’environnement et le Patrimoine. ü
Aides financières à la restauration d’objets d’art
dans différentes églises. Nous adressons également nos meilleurs vœux à tous pour l’année 2005 |
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Le Conseil d’Administration |
PROMENADE CULTURELLE DU 1O AOÛT
2004
Notre
promenade de l’été 2004 regroupait près de 50 personnes. Elle nous a permis,
en marchant une huitaine de kilomètres par beau temps, de découvrir la
plupart des beaux manoirs et fermes-manoirs de la commune de
Mandeville-en-Bessin. |
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Partant
de la ferme-manoir de Douville
(ISMH) que nous avons pu visiter complètement grâce à l’amabilité de Monsieur
et Madame Jacques Vallée, les
propriétaires, nous avons vu successivement la ferme-manoir de Bénouville admiré un beau panorama sur
la vallée de l ‘Aure, vu la ferme-manoir de Teurteville, puis le château XIXème du Manoir où les propriétaires nous ont
accueillis et raconté l’histoire du château. Nous sommes revenus à Douville
où nous attendaient des rafraîchissements après avoir visité en passant
l’église de Mandeville, puis la ferme-manoir de Quesnay où là encore, les propriétaires nous ont raconté
l’histoire des bâtiments. |
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Notre assemblée générale
annuelle a accueilli cette année une centaine de participants, ce qui est un
beau succès ; Il faut dire que nous y fêtions le 20ème anniversaire
de l’association autour d’un
verre de l’amitié. Cette assemblée s’est tenue dans
la ferme-manoir exceptionnelle de DOUVILLE (ISMH) Nous y
avons entendu notre ami Pierre BRUNET lors d’une conférence, avec diapositives,
tout à fait passionnante sur les fermes-manoirs du Bessin. L’assistance a pu
constater la richesse et la spécificité du Bessin dans ses beaux et nombreux
ensembles architecturaux, souvent richement décorés de sculptures. Ils
montrent la prospérité du Bessin au XVIIIème siècle. Un résumé de sa conférence
devrait être publié dans notre prochain bulletin. Auparavant,
le Président qui avait annoncé sa démission à effet du 1er janvier 2005,
avait dressé un bilan des 20 années passées d’activité de l’association, ses
réalisations et sa situation actuelle et il avait suggéré des pistes
d’action. Le texte de cette intervention
peut être obtenu sur simple demande au Président de l’association. |
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Les éoliennes. Enquête
publique à TIERCEVILLE
Nous
informons nos lecteurs que, dans le cadre de l’enquête publique sur le projet
d’éoliennes à Tierceville, nous avons remis les observations de P.R.B. au
commissaire–enquêteur en développant que nous étions absolument défavorables
à l’implantation de quatre éoliennes sur la commune de Tierceville pour les
raisons de protection du paysage et du patrimoine bâti (villages anciens
et leurs églises). Le
rapport du commissaire-enquêteur pourrait être déposé d’ici peu de temps. Le
dossier serait ensuite soumis à la Commission Départementale des Sites pour
avis. Puis le Préfet prendra sa
décision : accord ou refus du permis de construire, cette décision
pouvant éventuellement être attaquée devant les tribunaux administratifs. |
LA RESTAURATION DES MAISONS DU
BESSIN (suite et
fin)
Nous avons indiqué dans le dernier numéro du bulletin
(N°8) les principes à observer pour la restauration en général et donné des
précisions sur la restauration des maisons en calcaire du Bessin. Les
principes sont toujours les mêmes mais des précisions spécifiques sont
nécessaires pour les maisons en schiste et les maisons en terre : |
III) LA RESTAURATION DES MAISONS EN SCHISTE.
Elles sont les constructions
dominantes dans la partie du Bessin où la pierre la plus accessible est le
schiste : la région au sud-ouest
de Bayeux depuis Noron-la-Poterie jusqu’au sud de la forêt de Balleroy. Le schiste est une pierre de
couleur foncée, quelquefois presque noire, très dure et très difficile à
tailler, ce qui explique qu’il ne soit pas utilisé en pierre taillée mais
sous la forme de moellons équarris ou de plaquettes. A cause de ces caractères du
schiste, les maisons sont généralement très simples : pas de moulures,
pas de bandeaux horizontaux ou verticaux, pas de chanfreins* aux ouvertures,
sauf à les édifier en pierre calcaire. Une
promenade dans la rue principale de Balleroy (rue du Sapin) révèle quelques
maisons restaurées dans la tradition. *
chanfrein : sur une pierre, arête taillée en biseau |
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Les façades
Les murs extérieurs sont montés avec ses moellons de
schiste joints au mortier de chaux naturelle (autrefois en terre glaise) mais
les murs ne doivent pas être enduits ; on peut éventuellement revêtir le
mur du côté exposé aux pluies d’un essentage en bois ou en ardoises. |
Bien entendu, les grandes baies sont à proscrire. Les linteaux, appuis
et jambages seront en plaquettes de schiste posées de champ. Le schiste est
aussi utilisé pour faire l’arc de décharge au-dessus du linteau. Les linteaux peuvent cependant être en bois ou d’une pierre
monolithique de granit (ce qui explique alors l’étroitesse des ouvertures),
ou encore en pierre calcaire taillée. |
Autrefois en chaume elles sont généralement en ardoise.
Les lucarnes sont en bâtières (voir l’article sur les maisons en
calcaire) |
Les souches de cheminées sont en moellons de schiste et
très simples. |
Les maisons en terre sont
groupées autour des marais du Bessin mais on en trouve quelques unes autour
de Saint Paul du Vernay et Trungy. Dans ces pays il n’y a pas de pierre
calcaire ni de schiste, mais par contre, on trouve dans le sol des bancs
d’argile convenant à la construction de maison en terre. Ces maisons sont souvent très
dégradées en raison de la nature du matériau et celles qui subsistent et qui
sont utilisées ont été souvent restaurées avec des matériaux tout à fait
inadéquats : agglos de ciment, enduit ciment sur les façades. Depuis la
dernière guerre, on a cessé de construire des maisons en terre. |
C’est la terre glaise qu’on mélange avec des fibres
végétales (paille, foin, branchages ou ronces) au animales et qu’on
humidifie. Dans le Bessin ce mélange est appelée bauge. |
Les murs anciens sont souvent
fissurés ou dégradés ou recouverts d’un enduit de ciment qu’il faudra faire
tomber. Si c’est une partie de murs ou un mur entier qu’il s’agit de
reconstruire, on mettra en place des mottes de terre de 50 ou 60 cm
d’épaisseur que l’on empilera les unes sur les autres en utilisant des
coffrages ou éventuellement des guides afin d’assurer au mur une épaisseur
constante. Ces pans de mur pourront être
édifiés sur des soubassements en
pierre destinés à mieux les
protéger contre la remontée de l’humidité du sol ou des rongeurs. Les fissures légères ou les
alvéoles peuvent être rebouchées avec un mélange de terre à peine humide. Les enduits (façades et pignons)
sont faits d’un mélange de chaux aérienne, de sable légèrement coloré et de
terre. |
Elles sont peu nombreuses, sans
ordonnance particulière et de petite taille avec des encadrements en bois
sinon en brique ou en pierre. Il n’y a généralement pas de
lucarne. |
Pour respecter la tradition, il serait préférable de les
faire en chaume mais elles pourront être en ardoises. |
Il s’agit essentiellement des
sols, des murs, des plafonds,
des escaliers et des cheminées. Si l’on souhaite bénéficier du
confort, ce qui est légitime, les pièces d’eau seront traitées de manière
moderne. |
Les sols :
il faut conserver les sols
anciens dans toute la mesure du possible : carreaux de terre cuite rouge
ou grandes dalles de pierre : on peut en trouver d’occasion. On peut
aussi en faire tailler des neuves : dans le Bessin on trouve plusieurs
fournisseurs possibles. |
les murs :
ils seront en plâtre ou
recouverts d’un enduit de chaux lissé à la truelle et éventuellement colorés
par des badigeons à la chaux (lait de chaux) qui permettent un très grand
choix de couleurs. |
les planchers et plafonds : on
préférera conserver ou restaurer
les planchers en terre ou en carreaux de terre
cuite, isolants exceptionnels. De même on pourra préférer aux plafonds en plâtre, des plafonds
anciens avec leurs poutres, solives apparentes et lattis de bois sur lesquels se fixe un torchis de terre ou
de chaux et sable. |
les cheminées intérieures : il faut absolument conserver les cheminées en
pierre de taille et les restaurer, quelles que soient leur taille et leur
état. les pierres du linteau ou de jambages peuvent toujours être remplacées
ou renforcées. |
les
escaliers :
l’escalier en pierre, qui dans la plupart des maisons du
Bessin est au milieu de la maison et devant la porte d’entrée, est à
conserver. Les marches usées peuvent être restaurées en insérant de nouveaux
nez de marche. |
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Ici se termine notre article sur
les principales règles à suivre si on veut restaurer une maison du Bessin en
pierre calcaire, en schiste ou en terre. Elles sont certainement incomplètes
et nous attendons les observations voire les compléments des lecteurs. |
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Rappelons une fois encore que le
propriétaire qui veut restaurer doit visiter des maisons traditionnelles et
s’entourer des conseil de spécialistes praticiens pour avoir une bonne idée
de la manière dont il doit réaliser ses travaux. Qu’il ne se décourage pas à
priori la restauration d’une maison est passionnante mais longue pour
autant qu’on veuille respecter la tradition. |
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Bibliographie :
Ø La
MAISON DE PAYS de René FONTAINE (Comment la restaurer, l’aménager,
la préserver) ed Seghers 2001 en vente au siège de MAISONS PAYSANNES DE
France, Paris. |
Ø ENDUIRE
ET RESTAURER A CHAUX de
Patrice LEU ,brochure en vente chez l’auteur (s’adresser à P.R.B.). |
Ø LES
MAISONS ANCIENNES DE LA MANCHE, M. l’abbé Lelégard, Manche Tourisme
,SAINT-LÔ. |
Ø LES
SECRETS DE LA TERRE, brochure éditée par le CAUE de la Manche, Maison
du Département, SAINT LÔ. |
Ø RESTAURER
OU CONSTRUIRE DANS LE BESSIN, plaquette du CAUE du CALVADOS,
28 rue Jean Eudes 14000 CAEN. |
(article rédigé
avec la collaboration de Patrice LEU, formateur en restauration)
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Paule BAVOUX, notre adhérente
nous communique : Initié
par le Service Régional de l’Inventaire (Direction des Affaires Culturelles
de Basse-Normandie-DRAC) et par la délégation du Calvados de MAISONS
PAYSANNNES DE FRANCE, le pré-inventaire de Balleroy a été entrepris par un petit groupe de bénévoles de MPF à
qui se sont joints ultérieurement des bénévoles de PRB ; Il a couvert
une grande partie du village surtout la rue principale (rue du Sapin) Les
fiches établies sur chaque maison m’ont été confiées et ont été saisies sur
une base de données. Parallèlement je poursuivais l’étude des matrices
cadastrales, des contributions et autres archives. L’étude
sur le terrain a cessé il y a
plus de trois ans faute de perspectives à la DRAC et seules un bon tiers des
maisons sont achevées, d’autres abordées partiellement. Il importe d’achever
l’étude pour faire une synthèse sur ce village construit ex nihilo sur la
volonté des Seigneurs de Choisy à partir du milieu du 17ème siècle. Son achèvement paraît
d’autant plus urgent que la commune fait l’objet d’une ZPPAUP en cours de
réalisation. ZPPAUP : Zone
de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain
et Paysager. |
Jean LEPROUX complète par cette information
Le 22
décembre Paule BAVOUX et Jean LEPROUX ont été reçus par M. LE ROC’H-MORGERE,
Directeur des Archives Départementales qui dépendent du Conseil Général. Il leur
a donné son accord de principe pour la publication par les Archives
Départementales d’un ouvrage sur Balleroy que rédigerait Paule BAVOUX à
partir des informations recueillies ou à recueillir par les bénévoles et par
elle C’est
une très bonne nouvelle pour ceux qui ont participé à l’inventaire : le
travail qui a été fait à ce jour ne l’aura pas été pour rien. Mais il
faut absolument l’achever au printemps et à l’été prochain. Cela
consiste à regarder l’extérieur de chaque bâtiment un par un et si possible à
le visiter et le photographier, en reportant ses caractères
architecturaux et les
informations historiques recueillies sur un fiche à remplir . Nous
faisons appel à tous ceux qui ont déjà participé au pré-inventaire et ont
acquis à cette fin une formation mais aussi à tous ceux qui voudraient se
joindre à eux pour faire ce travail de découverte très intéressant. Les
participants se groupent par deux selon les affinités et chaque groupe choisit à son gré une matinée
ou un après-midi par semaine (ou tous les quinze jours) pour venir à
Balleroy. Il est
nécessaire qu’un des deux membres du groupe possède la petite formation
donnée en 1997 mais il devrait pouvoir l’acquérir ou la renouveler au cours
d’une réunion d’une demi-journée qui serait organisée au printemps,
vraisemblablement à Balleroy. |
P.R.B.
qui s’appelait à l’origine Association Pour la Protection des Sites Ruraux a
été créée pour la replantation des haies et des arbres dans nos campagnes. Pendant
plusieurs années, l’association aidée par le Conseil Général qui accordait
des subventions notables a fait un gros effort pour sensibiliser à la
replantation les habitants ou résidents du canton de RYES, pour les
conseiller sur le choix des essences et préparer leur dossier de demande de
subvention.. Chacun peut constater aujourd’hui le résultat de la
replantation : la plus importante, qui n’est pas dû à notre association,
a été faite sur la commune de SAINT GABRIEL BRECY où il a été replanté plusieurs
kilomètres de haies ou d’arbres. |
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P.R.B.
agit toujours en faveur des replantations. Et le récent article publié par LA
RENAISSANCE DU BESSIN du 23 novembre “RE-VIVE LA HAIE“ nous amène à rappeler
à nos lecteurs leur grande utilité : Ø les haies
font partie du paysage du Bessin et leur disparition transformerait un
paysage bocager en campagnes nues
sans intérêt. Ø les
haies sont un obstacle au ruissellement des eaux de pluie, et elles les
absorbent. Ø elles
jouent le rôle de brise-vent, diminuant l’érosion et protègent flore et
faune. Nous rappelons que des aides
peuvent être obtenues pour la replantation des haies, par les particuliers,
les entreprises agricoles et les communes (ou intercommunalités), pour
: Ø la
création ou la réhabilitation de talus destinés à être replantés, Ø la
reconstitution de haies bocagères ou la plantation de nouvelles (en variétés
régionales) , Ø la
plantation de bosquets. Ces
aides peuvent atteindre 100% des travaux. |
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S’adresser au Service des Espaces Naturels et du Paysage du
Conseil Général 17, avenue du 6 juin BP 12, 14035 CAEN CEDEX Tel 02 31 57 14 14 |
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LE DROIT PROTEGE LES PAYSAGES (ou de l’usage de la théorie des
troubles anormaux de voisinage pour faire respecter l’environnement). |
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L'un des
objectifs de notre association est d'encourager la protection des paysages du
Bessin. Ce
projet très vaste consiste tout autant à réagir au projet d'implantation de gigantesques
éoliennes (ce que nous avons fait dans le cadre de l'enquête publique
organisée à TIERCEVILLE) qu'à surveiller, par exemple, les conditions dans
lesquelles nos voisins édifient un mur (pour exiger que ce mur ne soit pas en
lui-même une atteinte à l'environnement). A ce
propos, il convient de noter un arrêt rendu par la 1ère Chambre civile de la
Cour d'appel de BESANCON le 27 août 2002 (publié et commenté par le
professeur MEMETEAU à la GAZETTE DU PALAIS des 31 octobre et 1er novembre
2003, p. 13 et suivantes). |
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Les faits étaient les suivants : Un
propriétaire (après avoir régularisé une déclaration de travaux) avait fait
construire un mur de béton gris haut de deux mètres bordant les côtés nord et
sud de la maison de son voisin. Ce dernier
considéra que cette édification constituait un trouble anormal de voisinage
et assigna ce propriétaire devant le tribunal de grande instance pour obtenir
la démolition de cet ouvrage, sur le fondement de la théorie des troubles
anormaux de voisinage (selon cette théorie, créée par la jurisprudence de la
Cour de cassation et qui est une source autonome de droit, le voisin n'a pas
à tolérer ce qui est au-delà du trouble normal inhérent aux relations de
voisinage et peut obtenir que soit mis fin à un trouble dit anormal en
établissant seulement le caractère anormal du trouble, donc sans avoir besoin
d'établir quelque faute que ce soit). Le
tribunal avait fait droit à ses prétentions en considérant que la régularité
de la déclaration de travaux était sans conséquence en l'espèce, cette
autorisation de travaux étant délivrée "sous réserve du droit des
tiers", donc, notamment, du droit des voisins à contester l'existence
d'un mur qui leur causerait un préjudice. La
Cour d'appel de BESANCON, par l'arrêt précité, a confirmé cette décision en
précisant que l'édification de ce mur de béton a entraîné "un trouble
manifeste de voisinage excédant les inconvénients normaux de voisinage"
et en retenant que les faits litigieux "ont entraîné un préjudice
esthétique manifeste dans cette zone rurale, en défigurant un coin agréable
de campagne"; elle a donc confirmé la condamnation à démolition du mur
litigieux sous astreinte et l'allocation de dommages et intérêts, en
réparation du préjudice subi. Cette
décision est tout à fait conforme à l'évolution de la jurisprudence, qui tend
à élargir la notion de "trouble anormal de voisinage". |
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Bien
évidemment, mon propos n'est pas d'encourager tous les voisins de murs
disgracieux à assigner sans réfléchir (il faudra toujours vérifier la qualité
du voisin et la qualification de trouble anormal de voisinage, qui relève de
la souveraine appréciation du juge du fond). Mais le rappel de cet arrêt
peut leur donner des arguments sérieux pour obtenir amiablement ce que
les tribunaux accordent maintenant au nom du respect de l'environnement. |
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Jean-Michel
BERLY |
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Nous voudrions publier une série
d’articles sur les fermes
manoirs du Bessin comme celui que notre ami le Professeur Brunet a présenté, dans le précédent bulletin, sur la
ferme-manoir de DOUVILLE. Il existe de très nombreuses
fermes manoirs dans le Bessin et nous sommes certains que des propriétaires
ou des amateurs du patrimoine pourraient rédiger une histoire d’une ferme-manoir
qu’il connaisse bien. Nous faisons appel à eux. Déjà nous avons reçu du
propriétaire de la ferme-manoir Saint Paul à VAUX sur SEULLES un article sur
l’histoire de sa ferme manoir que nous serons heureux de publier dans notre
prochain numéro. |
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N’oublions pas que les quatre
objets de P.R.B. sont : Ø
le patrimoine paysager, Ø
le patrimoine architectural, Ø
l’histoire du Bessin Ø
le savoir-faire. C’est pourquoi nous avons consacré
plusieurs de nos expositions passées à l’histoire du Bessin, l’histoire de
Bazenville, la période pré-révolutionnaire et le début de révolution
française de 1789 dans cinq communes autour de Bazenville, le canton de Ryes
de 1815 à 1914, La Vie Balnéaire dans Le Bessin de 1850 à 1914. Dans ce bulletin, nous avons
déjà publié des articles historiques. Pour continuer, il nous faut des
textes et nous faisons appel aux lecteurs pour nous en donner. Dans chaque commune rurale du
Bessin existe un fonds d’archives qui permettrait de retracer l’histoire du
village au siècle dernier. Des recherches complémentaires aux Archives
Départementales à Caen complèteraient la documentation nécessaire. Faites nous connaître ce que
vous savez ou pourrez apprendre sur votre village ! |
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LES NOUVELLES COORDONNÉES DE P.R.B. :
PATRIMOINE
RURAL DU BESSIN (P.R.B.), Association loi
de 1901, agréée pour la Défense de l’Environnement.
Siège social : Mairie – 14480 BAZENVILLE
Bureau : c/o Mr P. Bouchon -
Clos Saint-Sauveur, Rue des Noyaux
- 14480 BAZENVILLE
Tél :
02
31 21 97 81
e-mail: prbessin@free.fr
Site : http://prbessin.free.fr
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