Patrimoine Rural du Bessin (P.R.B.)
Bulletin N°7 – Janvier 2004 -
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Nous devions publier dans ce bulletin plusieurs pages de « conseils pratiques» sur la restauration des maisons rurales dans le Bessin. La place nécessaire, notamment en raison des croquis et photos qu’exige un tel article, nous manque. Il sera publié dans le prochain bulletin. Cependant nous évoquons dans les « Nouvelles » une promenade consacrée à quelques belles restaurations autour de Bayeux
Nous vous présentons un texte sur les plantations dans les villages que le Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et d’Environnement du Calvados (CAUE) a écrit spécialement pour notre bulletin. Il donne de précieux conseils aux responsables municipaux pour ; avec des plantations bien choisies augmenter la beauté de leur village.
Le professeur Gérard POUCHAIN qui a donné lors de notre dernière assemblée générale une passionnante conférence sur le Bessin vu par quelques grands écrivains du XIXéme siècle. Nous lui sommes reconnaissants d’avoir écrit pour nous un résumé très complet et précis de cette conférence et nous la publions dans ce bulletin.
Notre ami François LE BERRE y poursuit l’étude des textes récents sur l’urbanisme
Dans les Nouvelles, nous évoquons un aspect de la protection dont bénéficient les immeubles qui se trouvent dans le périmètre protégé d’un monument classé ou inscrit. Les tribunaux administratifs se montrent de plus en plus exigeants sur les prescriptions que doivent respecter les immeubles construits ou transformés dans ces périmètres.
Et dans le Bessin, les éoliennes étant toujours d’actualité, notre ami Jean-Michel BERLY nous informe dans ce bulletin d’une nouvelle modification de leur réglementation.
Le Bulletin est fait pour ses lecteurs. Aussi, n’hésitez pas à nous faire part de vos remarques et de vos souhaits. Et adressez nous des textes et des photos (en noir et blanc) à publier -si courts soient ils (2 ou 3 lignes)-.
Avec tous nos
vœux pour une bonne année 2004.
Le Président
Les arbres et les arbustes sont des êtres vivants avec leurs besoins. Une fois plantés, ils doivent être respectées, entretenus et préservés. Il ne faut pas planter pour planter : il vaut mieux s’abstenir que de condamner un arbre à végéter. Lorsqu’on souhaite planter, il faut donc se donner les moyens de le faire en condition optimale.
Pour la réussite des projets, l’acte de planter s’inscrira dans une vision paysagère globale. Il résultera d’une réflexion d’ensemble car les contraintes sont multiples et leur prise en compte conditionne la réussite du projet.
Dans un premier temps, les objectifs des plantations doivent être définis clairement, il sont multiples :
· Renforcer la lisibilité du réseau viaire hiérarchie des voies.
· Structurer les espaces urbains en introduisant des lignes forces, des effets de perspective, de masse, des jeux d’ouvertures et de fermetures.
· Mettre en valeur des structures paysagères comme un ruisseau, une rivière, une mare, une place.
· Signaler des points intéressants : un puits, un four, une vue.
· Créer un point d’appel, un point de repère.
· Embellir des lieux particuliers comme les entrées de ville :
o marquer un événement,
o créer un point de repère,
o lier des formes bâties pour composer l’espace public,
o magnifier les monuments,
o créer de l’ombre , de la fraîcheur.
Dans un deuxième temps, les conditions de milieu devront être appréhendées.
· Les conditions climatiques à l’échelle régionale, à l’échelle locale : microclimat, couloir venté, embrun, exposition sèche.
· Les conditions de sol. Le sol doit permettre l’alimentation des végétaux et leur ancrage. Des caractéristiques comme la présence de calcaire conditionne fortement le choix des essences.
· Le volume disponible pour le développement des végétaux. Le volume aérien mais aussi le volume souterrain. Toute la difficulté étant de localiser précisément les réseaux et trouver suffisamment d’espace pour que les racines aient un développement optimal.
· Les agressions éventuelles
· Les contraintes urbaines, la circulation, la pollution
La connaissance des objectifs des plantations, des conditions du milieu, des conditions de gestion déterminera le choix du volume, du port, de la couleur, de la densité du feuillage et donc l’essence retenue en fonction des exigences.
Pour préserver l’identité et l’harmonie des bourgs, la plantation d’essences locales ou proches, à forte rusticité sera privilégiée. Il faut éviter de planter des végétaux d’aspect trop horticole et l’accumulation d’essences différentes.
La réussite des plantations dépend des critères énoncés ci-dessus mais également de la communication qui est réalisée autour du projet. Pour pérenniser des plantations, les riverains doivent adhérer au projet.
LA CONFERENCE de Gérard
POUCHAIN (13 août 2003) : LE BESSIN DANS LA
LITTERATURE DU XIXème siècle.
L’intérêt du lecteur pour ce récit c’est surtout de se rendre compte de la vision du Bessin par ses sites, son paysage et son environnement à travers les témoignages rapportés par des écrivains du XIXème siècle.
Gérard POUCHAIN s’est intéressé à neuf d’entre eux et non des moindres : Balzac, Flaubert, Gautier, Hugo, Malot, Mérimée, Michelet, Stendhal et Zola. Ils ne firent pas sans laisser des traces écrites et de leur séjour et passage à Bayeux et dans le Bessin.
Honoré de Balzac 1799 -1850 |
C’est contraint et forcé par sa mère que le jeune Balzac – il a 23 ans – arrive à Bayeux le 23 mai 1822 : elle a voulu l’éloigner de sa maîtresse, Laure de Berny. Même s’il retrouve dans la capitale du Bessin sa sœur qui a épousé Eugène Surville, responsable de nombreux travaux de voirie tout autour de Bayeux, il n’en demeure pas moins qu’il va connaître "deux mois d’exil au fond de la Normandie". Le séjour est court – Balzac, reprend le chemin de Paris le 9 août – mais il est déterminant. Sur son passeport délivré à l’aller, il avait mentionné "étudiant en droit"; au retour il a rectifié "homme de lettres". |
C’est qu’il vient de découvrir la vie de province : société très hiérarchisée, avec ses pesanteurs et ses hypocrisies d’une petite ville d’évêché. Aux deux romans majeurs qui évoquent ce milieu : Une double famille et la femme abandonnée, il faut ajouter deux nouvelles qui se déroulent aussi dans le Bessin, Le réquisitionnaire et l’enfant maudit. Une étude approfondie de l’œuvre du romancier révèlerait un grand nombre d’allusions discrètes à des lieux qu’il a découverts ou à des rencontres qu’il a faites pendant son "exil normand". |
Gustave Flaubert 1821 - 1880 |
On sait l’immense travail harassant auquel se voue Flaubert quand il met en chantier un roman. C’est la préparation de Bouvard et Périchet qui l’entraîne sur les routes du Bessin et à Bayeux où il séjourne en juin 1874 et en septembre 1877. Il a imaginé que ses deux héros allaient se promener dans cette région : il faut donc qu’il la connaisse avant eux ! Pendant plusieurs semaines, il se livre à ce qu’il appelle "un voyage de découvertes" et il accumule les notes en vue de son roman. Rien n’échappe à son regard :"deux épées en sautoir" sur une pierre tombale de Saint Loup, "des poteries rouges et brunes » à Noron, "deux ifs colossaux » dans le cimetière de Castillon et " une cheminée de la Renaissance" dans le manoir de Campigny, "les pilastres grecs" de l’ancienne maison seigneuriale de Boisy, "les vallonnements d’herbes" de la falaise de Port en Bessin, etc. |
La visite de la cathédrale donne lieu à de très nombreuses "choses vues" de grand intérêt : le chœur, la nef, les chapelles, les statues, la sacristie, le trésor, la salle capitulaire, les tours. Mais, seule une infime partie de ce travail documentaire se trouvera dans le roman : l’écrivain, si soucieux de perfection, en avait pourtant impérativement besoin. |
Théophile Gautier 1811 - 1872 |
Si Théophile Gautier découvre Bayeux en août 1858, c’est parce que le journal Le Moniteur lui a demandé de relater le voyage de Napoléon III qui inaugure le tronçon de chemin de fer Caen-Cherbourg. Lorsque le cortège officiel quitte la cathédrale, Gautier entreprend une visite très détaillée de l’édifice, qui sera publiée quelques mois plus tard sous le titre Quand on voyage. Le lecteur est notamment sensible au souci constant de Théophile Gautier qui a entrepris dans sa jeunesse des études de peinture, de concilier vocabulaire technique et extrême précision du détail. Par exemple "les arcades s’arrondissent en plein cintre, les parties des murs sont papelonnées, nattées, clissées par un travail ressemblant assez à l’entrelacement des brins d’osier dans les corbeilles" |
L’écrivain journaliste consacre quelques lignes à la promenade qu’il fait dans les rues de Bayeux dominée par la cathédrale « L’aspect de la ville, même dans ce moment d’animation insolite avait quelque chose de tranquille, de reposé, d’ecclésiastique, tranchons le mot" Avec Gautier, le journal de voyage est bien un genre littéraire à part entière. |
Victor Hugo 1802 - 1885 |
Le séjour de Victor Hugo à Bayeux est des plus courts : arrivé avec la fidèle Juliette Drouet le 7 juillet 1836, "à 8h. du soir », il repart pour Caen le lendemain matin. Bayeux n’est qu’une étape de son escapade amoureuse qui dessine les contours du littoral normand : Le Mont-Saint-Michel, Granville, Coutances, Cherbourg, Barfleur, Valognes. Une lettre adressée à sa femme évoque Isigny où il a passé "la nuit [6 juillet] en mer dans une barque de pêcheurs". C’est peut-être à cette occasion qu’il a écrit le poème Soirée en mer qui figure dans Les Voix intérieures. |
Seule certitude pour l’étape bayeusaine : la visite du clocher de l’ "admirable cathédrale", qu’il fait dès son arrivée. A peine redescendu, il demande au crayon de fixer ce qu’il vient de voir, et dessine "l’abside de Bayeux – 9 h du soir – 7 juillet". Le dessin, inachevé, correspond à l’impression première, des jeux de hachures créant simplement le volume de l’édifice. Faute de temps, il ne peut visiter la Tapisserie que son frère Abel, auteur de La France historique et monumentale, conseillait pourtant de voir. Hugo qui en connaissait l’existence par le livre d’Augustin Thiérry, Histoire de la conquête de l’Angleterre par les Normands, s’en était inspiré dans un poème des Odes et Ballades, La Mêlée, écrit en septembre 1825. |
Hector Malot 1830 - 1907 |
La Normandie n’est pas absente de l’œuvre du romancier normand, Hector Malot, né à La Bouille, sur les bords de la Seine. Une lecture attentive de Clara ou d’Un beau-frère révèlerait de nombreuses allusions à sa région natale, et dans son roman le plus connu, Sans Famille, un épisode se déroule à Isigny : après un séjour en Angleterre, le héros, Rémi, revient en France, et c’est dans ce petit port qu’accoste le voilier l’écluse qui vient de "longer toute la presqu’île du Cotentin avant d’entrer dans la Vire et dans l’Aure" |
Mais plus encore que ses romans, ce sont ses carnets de voyage qui permettent d’accompagner Hector Malot sur les routes normandes, en particulier celui de 1874 rédigé au moment où il cherche une maison de vacances. Ses impressions consignées"en direct" ne sont pas sans intérêt. Ainsi il décrit le château de Saint-Paul à Saint-Pierre, non loin de Grandcamp, "grande construction Louis XIV sur une pelouse ombragée d’une belle futaie". A ses yeux, Port en Bessin, "petit port dans une vallée creusée dans des falaises jaunes et noires", avec "deux grandes jetées s’arrondissant et se rejoignant pour former le port", est "bon à habiter pour un peintre de marines". Les lignes qu’il écrit à Arromanches pourraient
légender certaines gravures de Maugendre : "Arromanches se
trouve au milieu d’un vallon large et les maisons descendent jusqu’à une
terrasse en brique formant quai dans lamer". |
Prosper Mérimée 1803 - 1870 |
Nommé inspecteur général des Monuments Historiques en 1834, Prosper Mérimée vient à deux reprises à Bayeux. Le regard qu’il porte, en 1841, sur la restauration d’une verrière de la cathédrale est des plus critiques :"C’est un pastiche prétentieux et criard des vitraux du XIIIème siècle", écrit-il notamment. En revanche, son commentaire sur la Tapisserie qu’il revoit, en 1847, est élogieux. Il vante son "effet merveilleux" depuis qu’elle est exposée dans la Galerie Mathilde : "J’y ai vu cent choses que je n’y avais jamais aperçues quand on la roulait sur deux cylindres". |
Sa tournée d’inspection le conduit aussi à Tour en Bessin où la restauration de l’église l’émerveille. Une lettre adressée à son ami Vitet, vice-président de la commission des Monuments Historiques, se fait l’écho de son enthousiasme : "Cela se fait comme au Moyen Age […]. C’est de l’argent bien employée". |
Jules Michelet 1798 - 1874 |
Professeur au Collège de France, Jules Michelet, entreprend un voyage en Nortmandie en 1845. Son Journal qui témoigne d’un médiocre intérêt pour les églises normandees, fait une exception pour la cathédrale de Bayeux qu’il découvre la 31 juillet et qu’il qualifie "d’admirable, forte et riche". Après un cours séjour à Cherbourg, il s’arrête à nouveau à Bayeux le 6 août pour visiter la tapisserie qu’il juge "moins grossière que ne le disent les fac-similés". Son commentaire se termine sur un conseil qu’il donne au conservateur : "Faire de cette salle (en y réunissant sceaux, armes, gravures de l’abbaye aux Dames, etc.) la salle de la Conquête", et l’auteur de L’histoire de France conclut : "Puissent ces mots réveiller ce grand souvenir de la plus glorieuse expédition qu’aient faite nos aïeux !". |
Stendhal 1783 - 1842 |
Quand il visite Bayeux à l’automne 1838, Stendhal est déjà un écrivain connu : Le Rouge et le Noir a été publié huit ans plus tôt. Son Journal témoigne de sa découverte : "Bayeux. Je vois la cathédrale et la tapisserie ; les personnages sont forts intelligibles". Malheureusement, on n’en saura pas plus. En effet, les pages consacrées à Bayeux et au Bessin, qu’il a rédigées en vue des Mémoires d’un touriste, ont été détruites par son éditeur ! Ce dernier qui avait "trouvé le deuxième volume trop gros", a supprimé la relation de voyage à Coutances et à Bayeux… |
A défaut, c’est le roman posthume, Lamiel, qui offre quelques impressions normandes de Stendhal, notamment celles qui se rapportent au "hideux bonnet de coton par lequel sont déshonorées les jolies figures des paysannes des environs de Bayeux". |
Emile Zola 1840 - 1902 |
L’un des romans qui constituent la série des Rougeon-Macquart doit tout aux deux séjours que fit Zola en Normandie, en 1875, à Saint-Aubin-sur-Mer, et plus encore, en 1881, à Grandcamp : il s’agit de La joie de vivre. Fidèle à ses habitudes de travail, il a rédigé de très nombreuses notes préparatoires, et leur comparaison avec le roman lui-même est des plus intéressantes. Ainsi, on n’y retrouve nulle trace de ce qu’il avait écrit préalablement sur Bayeux, "ville triste et mal bâtie". La Sous-préfecture du Calvados est à peine évoquée dans le roman. En revanche, la côte comprise entre Arromanches et Port en Bessin est à l’honneur puisque c’est à Bonneville (nom imaginaire qui cache les falaises de Longues-sur-Mer) que se déroulent la plupart des évènements du roman. |
On pourrait en citer de nombreux extraits qui traduisent l’intérêt tout particulier que porte Zola à cette côte qui essaie de lutter contre les assauts répétés des vagues et qui s’ouvre au bains de mer, tel celui-ci : "Tandis que, chaque année, les falaises d’Arromanches se couvraient de châlets nouveaux, pas un baigneur ne se montrait à Bonneville. Eux avaient découvert, à un kilomètre du village, du côté de Port en Bessin, un coin adorable, une petite baie enfoncée entre deux rampes de roches, et toute d’un sable fin et doré". |
Puissent ces rapides évocations de séjours, de promenades, ou de visites de quelques écrivains du XIXème siècle, donner envie au lecteur de découvrir ou de redécouvrir une partie de notre patrimoine normand.
Gérard
POUCHAIN – Octobre 2003 –
(ART 98 de la loi urbanisme et habitat N° 2003-590du 2/07/03)
Ce nouveau texte abroge six mois après la promulgation de la loi 2003-8 du 3 janvier 2OO3 l’article 59 de cette loi mais il reprend pour l’essentiel les dispositions de cet article en les codifiant et y apportant deux modifications.
En premier lieu il stipule que, pour définir si l'édification d'une éolienne doit ou non faire l'objet d'une demande de permis de construire,«La hauteur de l'installation est définie comme celle du mât et de la nacelle de l'ouvrage, à l'exclusion de l'encombrement des pales » (mais cette précision est difficile à comprendre puisqu'un permis est nécessaire pour tout ouvrage dont la hauteur est supérieure à 12 mètres).
En second lieu, le nouvel article 532-3 du Code de l’Environnement énonce que sont désormais exonérés d’enquête publique non plus les installations de moins de 25 mètres mais les projets d’implantation « d’une ou plusieurs installations produisant de l’électricité à partir de l’énergie mécanique du vent dont la puissance installée totale sur un même site de production, au sens du troisième alinéa (2°)de l’article 1O de la loi n0 2000-108 du 1O février 2000 relative à la modernisation et au développement du service public de l’électricité» n’»excède» pas « 2,5 mégawatts ».
En pratique il est difficile de comprendre l’intérêt de ces modifications, sauf à constater que l’exonération d’enquête publique résulte maintenant d’un critère qui ne tient pas compte de la nécessaire protection des paysages.
Il convient donc d’être très vigilant et d’étudier tous les projets dont nous aurons connaissance pour vérifier leur impact sur l’environnement patrimonial ou paysager.
Au moment où des implantations d’éoliennes se développent dans le Bessin , nous conseillons à nos lecteurs, pour mieux comprendre la beauté et les caractères de nos paysages de se procurer, en attendant la publication de l’ouvrage, le CD ROM sur L’INVENTAIRE REGIONAL DES PAYSAGES DU BESSIN établi par notre ami Pierre BRUNET. Le Bessin y tient une place non négligeable .
Nous possédons ce CD ROM et nous pouvons vous en faire la duplication sur demande à vos frais, (env 10 € + frais d’envoi)
LES PERIMETRES PROTEGES AUTOUR DES MONUMENTS INSCRITS OU CLASSES.
LES CONSTRUCTIONS OU DEMOLITIONS DANS CES PERIMRTRES
Une loi du 41
décembre 1913, modifiée en 1966
protège les abords des monuments classés ou inscrits à l’Inventaire de s monuments historiques en
énonçant que : « lorsqu’un immeuble (terrain ou bâtiment) est situé
dans le champ de visibilité d’un édifice classé ou inscrit, il ne peut faire
l’objet, tant de la part de ses propriétaires privés que des collectivités et
établissements publics, d’aucune construction nouvelle d’aucune démolition
(…)sans autorisation préalable. Le permis de construire….. tient lieu d e cette
autorisation s’il est revêtu du visa de l’Architecte des Bâtiments de France. Et
la loi précise qu’est regardé comme
situé dans le champ de visibilité d’un immeuble classé ou inscrit tout autre
immeuble nu ou bâti, visible du monument classé ou inscrit, ou visible en même
temps que celui-ci, et compris dans un périmètre de 5OO mètres.
Il faut signaler un arrêt récent de la Cour Administrative d’appel de Nantes concernant l’annulation du permis de construire un bâtiment agricole situé dans le périmètre d’un bâtiment classé.
La Cour juge que, dans ce permis de construire, les prescriptions de l’Architecte des Bâtiments de France ne modifient ni les dimensions, ni l’implantation du bâtiment qui par son volume important et sa proximité d’un monument classé est de nature, en dépit de quelques aménagements arborés prescrits dans les abords du projet, à porter atteinte à ce monument. La Cour décide qu’en conséquence le permis de construire contesté n’applique pas les dispositions de la loi et elle confirme l’annulation de ce permis qu’avait prononcé le tribunal administratif.
Cet arrêt confirme clairement que les personnes qui se trouvent devant des projets de construction, de modification ou de démolition d’immeubles, y compris de murs de clôture qui effectués dans le champ de visibilité d’un monument historique classe ou inscrit lui portent atteinte peuvent saisir avec de grandes chances de succès les tribunaux administratifs pour demander l’annulation du permis de construire ou de démolir. Ils ont aussi des recours contre les abattages systématiques d’arbres ou de haies.
PROMENADE DU CERCLE
DES LEOPARDS - QUELQUES BELLES RESTAURATIONS AUTOUR DE BAYEUX.
Le 28 juin 2003, sous la conduite de Jean LEPROUX, une quinzaine d’adhérents du Cercle des Léopards, une association culturelle de Bayeux qu’anime le professeur Christine HUET, de l’université de Caen, ont pu voir et parfois visiter, guidés par les propriétaires, quelques belles restaurations de châteaux, manoirs ou fermes des environs de BAYEUX :
· le manoir de Crémel (restauration en cours)
· un long mur d’enceinte de manoir mur reconstruits à la chaux à Monceaux en Bessin,
· le Manoir Saint-Clair à Vaux sur Seulles,
· une ferme–manoir à Rucqueville,
· le château et un gîte rural à Pierrepont près de Lantheuil,
· le château de Brécy et ses jardins
· le château de Bazenville.
Beaucoup d’autres belles
restaurations existent dans le Bessin ; elles doivent être de plus en plus
nombreuses. Nous en reparlerons.
L’ENVIRONNEMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE
En matière d’environnement l’année 2003 aura été marquée par des catastrophes naturelles dans plusieurs points de l’hexagone. Elles ont mis pour la plupart en relief certaines négligences et insouciance du passé dans le respect de l’environnement comme si celui-ci venait un jour à se venger contre des actions insuffisamment maîtrisés à son égard par l’homme.
Parallèlement, sur le plan national un projet de loi constitutionnelle a vu le jour sur la Charte de l’Environnement accompagnée d’une stratégie de développement durable.
Trois principes essentiels émergent de la Charte de l’Environnement :
1. Le principe de prévention selon lequel les atteintes à l’environnement et à la santé doivent être corrigées en priorité à la source.
2. Le principe de précaution selon lequel quand un risque de dommage grave irréversible à l’environnement ou à la santé a été identifié sans qu’il puisse être établi avec certitude en l’état des connaissances scientifiques, l’autorité publique met en œuvre un programme de recherches et prend les mesures provisoires et proportionnées aptes à y parer.
3. Le principe pollueur-payeur, selon lequel il appartient à chacun de contribuer aux coûts de la prévention et de la réparation des atteintes à l’environnement qui pourraient résulter de son activité ou de son comportement.
Quant à la notion de développement elle représente un vaste sujet que nos colonnes ne pourraient contenir. Il faut également retenir deux domaines essentiels.
1. Le souci de développement durable conduit à replacer l’être humain au centre de toutes les préoccupations. Ce pilier social est présent dans différents programmes d’actions. Néanmoins, compte-tenu de son importance, un programme d’orientations et d’actions spécifiques a été inclus dans la stratégie nationale.
2. La loi devrait favoriser une nouvelle dynamique économique des territoires ruraux, préserver et valoriser les ressources naturelles et le cadre de vie, simplifier les dispositifs d’aménagement foncier, promouvoir un nouveau partenariat entre agriculteurs, forestiers et la société et "développer le pastoralisme".
Protéger notre patrimoine dans le respect de l’environnement tout en assurant un développement économique convenable où l’humain conserve également sa place tel est l’enjeu à travers toutes ces mesures qui ne représentent que des formules creuses si elles ne se traduisent pas par des actes.
François LE BERRE
COORDONNEES DE PATRIMOINE RURAL DU BESSIN
Bureau Lécherolles, 14480 BAZENVILLE Tel/fax 02 31 22 23 35 ou tel 01 46 51 28 76 E-mail : prbessin@netcourrier.com Site internet : http://prbessin.free.fr |
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