Patrimoine Rural du Bessin (P.R.B.)

Bulletin N°2 - Juin 2001 -

Editorial : Le Pays du Bessin

Recherches généalogiques et archives départementales

Le régime des moulins avant la Révolution. Le moulin banal.

Il faut protéger nos églises de campagne

Agrément préfectoral de l'association pour agir en justice dans l'ensemble du Bessin

Renouvellement du Conseil d'Administration

Pré-inventaire du village de Balleroy

Programme des stages d'initiation à la restauration

Semaine Terre - Chaume

Maisons Paysannes de France.

 

 

Editorial : Le Pays du Bessin

 Chers adhérents,

Après trois années de réflexions et d'études menées par l'ASSOCIATION DE PRÉFIGURATION DU PAYS DU BESSIN pour la reconnaissance du Pays, avec l'aide nécessaire, mais onéreuse de consultants, et sous l'impulsion du Sous-Préfet, cette reconnaissance était attendue comme une formalité.

Or, Monsieur le Préfet IDRAC vient de remettre en cause tout ce travail en proposant pour le Calvados de constituer le BESSIN et le BOCAGE VIROIS en un seul pays à coté des CAMPAGNES DE CAEN et de FALAISE également réunies et du PAYS d'AUGE qui seul conserve son identité.

Cette proposition n'est pas conforme aux textes car selon la Loi de 1995 (révisée en 1999) "un territoire peut être reconnu comme Pays s'il présente une cohérence géographique, économique, culturelle ou sociale".

Or, on ne voit pas aujourd'hui quelles cohérences profondes existent entre le BESSIN et le BOCAGE VIROIS.

Tout au plus peut-on évoquer au titre de la cohérence géographique un paysage commun, le bocage, mais le bocage n'est qu'une partie du BESSIN. Est-ce d'ailleurs le même bocage ? Celui de Vire, ressemble plus à celui de l'Orne ou de la Manche.

Mais où est la cohérence économique : l'élevage ? Les industries agro-alimentaires ? Le tourisme ? Celui du Bessin est bien spécifique : il est déterminé par le littoral avec les sites du Débarquement et la tapisserie de Bayeux. En fait le bassin de vie du Bessin gravite autour de Bayeux comme celui du bocage autour de Vire. Les liens entre le Bessin et le Bocage Virois sont inexistants tant en ce qui concerne l'économie que les communications. Rappelons aussi qu'il a été créé une A.O.C. BESSIN pour la crème et le beurre.

Où est la cohérence culturelle ? Le BESSIN est reconnu en tant que tel depuis les Gaulois. Sous l'Ancien Régime il constituait une "Election". Après la Révolution, il est devenu un "Arrondissement". Il a sa mentalité propre, son architecture spécifique.

Où est la cohérence sociale ? Le bassin d'emploi du Bessin a pour centre principal Bayeux et accessoirement Caen.

On ne voit donc pas autour de quel projet commun peut se bâtir le grand Pays qui nous est proposé.

Ne considère-t-on pas pour justifier cette proposition, que les populations de chacun d'eux sont trop faibles pour constituer un Pays. On peut répondre que les textes n'exigent aucune taille minimum mais seulement des cohérences. D'ailleurs quel poids aurait la population du "grand" Pays face à celle du Pays de la CAMPAGNE Caen-Falaise ?

La réunion proposée des deux pays non seulement ne répond pas aux textes mais elle est tout à fait artificielle.

C'est pourquoi tout ceux qui sont attachés au BESSIN doivent manifester leur opposition à un projet qui nie la réalité, notre Pays sa forte identité. Ils doivent mobiliser leurs élus locaux et demander une consultation des populations dans chaque Commune. Ce qui n'exclut évidemment pas des rectifications de frontières à l'Est ou au Sud pour tenir compte de l'évolution géographique, économique et sociale.

 

19/06/2001

Jean LEPROUX

 

 

Recherches généalogiques et archives départementales

La généalogie est actuellement une activité en plein essor, le besoin, l'intérêt de connaître nos racines s'est accentué, peut-être pour contrebalancer l'uniformisation engendrée par notre société. Les préoccupations généalogiques ne sont d'ailleurs pas récentes : l'évangile de Saint Mathieu commence par la généalogie de Jésus. Plus près de nous, les familles nobles devaient fournir les preuves de leurs quartiers de noblesse.

Comment commencer ? Tout simplement par le livret de famille et la recherche des actes de mariage, de naissance et de décès des ascendants les plus proches. Les mairies concernées répondent aux demandes de copie d'acte quand la date est précise.

Bien vite, il faut numéroter ses ancêtres et remplir des arbres pour s'y retrouver (à la 9e génération, nous avons déjà 1024 ancêtres, un peu moins si des mariages entre cousins plus ou moins éloignés se sont produits). Le système est simple, vous êtes le N°1, votre père le N°2, votre mère le N°3. Le grand-père paternel le N°4, son épouse le N°5, le grand-père maternel le N°6, son épouse le N°7. Chaque père est le double de son enfant, chaque mère le double plus 1.

Depuis la Révolution, l'état civil est laïque, auparavant les registres étaient tenus par les curés des paroisses : baptêmes, mariages et sépultures.

On consulte les microfilms de ces registres aux Archives Départementales, l'accueil est gratuit, et on peut y trouver de l'aide. A Caen par exemple, le cercle généalogique a une permanence le lundi après-midi et des bénévoles relèvent et informatisent les registres paroissiaux pour en rendre la consultation plus facile.

Mais il est intéressant d'en savoir plus sur nos ancêtres. Il faut alors chercher dans les registres notariaux, les recensements (depuis 1836, tous les 5 ans), l'inscription maritime pour les paroisses du bord de mer, les registres de la taille, etc…

On est ainsi amené à s'habituer aux écritures anciennes, surtout par la pratique, la lecture des registres paroissiaux recelant souvent de petits ou de grands évènements qui restituent un peu de la vie locale et des mentalités de nos ancêtres.

Peut-être serez-vous intéressés par cette recherche ? Je suis à votre disposition pour vous aider dans la mesure des connaissances que j'ai acquises avec tant de plaisir et sans contrainte.

Danielle ABOLHAMD

 

 

Le régime des moulins avant la Révolution. Le moulin banal.

 (Essentiel de l'intervention de Jean LEPROUX à l'assemblée générale du 10 août 2000 pour compléter la conférence du Professeur BRUNET).

Les moulins à eau étaient apparus dès le 1er siècle avant Jésus Christ. Cependant, dans la deuxième moitié du Moyen Age, le développement de l'agriculture nécessita leur construction en grand nombre. Ils coûtaient très cher à construire, à entretenir (curage des voies d'eau, machinerie, accès) et à exploiter (disparition de la main d'œuvre servile). Le constructeur et exploitant qui était toujours le seigneur du lieu ou le monastère devaient donc assurer leur rentabilité.

C'est ainsi qu'à partir du Xème XIème siècle, les seigneurs et abbés parvinrent à imposer dans un ressort donné, généralement leur fief, le recours à leur moulin. Ce fut le moulin banal comme il y eut le four banal pour cuire le pain, le pressoir banal pour presser le raisin ou les pommes.

Ce monopole obligeait tous les habitants du fief, la banalité, à faire moudre au moulin banal le blé qu'ils détenaient ou récoltaient dans les limites de cette banalité, à payer une redevance en grains, la moûte (à Ver sur Mer 1/16è du grain moulu) à contribuer à l'entretien du moulin, de la rivière et des accès.

Les moulins à vent, qui apparurent en Normandie à la fin du XIIème siècle, d'un coût de construction et d'exploitation beaucoup moins élevé ne furent pas soumis au monopole de la banalité. Les moulins banaux étaient exploités par un préposé du seigneur ou affermés à des fermiers qui exploitaient très souvent les paysans : mesures altérées, prélèvement supplémentaire de grains ou de farine.

Beaucoup de cahiers de doléances de 1789 dénoncent ces agissements. Pourtant dans le Bessin aucun des cahiers retrouvés (Election de Bayeux, Marigny, Le Manoir, Villiers le Sec) ne les mentionnent, et il semble bien que dans notre région, les droits au profit des seigneurs et des religieux avaient été pour la plupart abolis ou rachetés.

Comme tous les autres privilèges, celui du moulin banal fut aboli le 5 août 1789 mais il ne disparut effectivement qu'en 1793

NB : A la demande du Professeur BRUNET, nous recherchons des documents ou témoignages sur le Moulin de Saint Léger à Martragny.

 

Il faut protéger nos églises de campagne

Aujourd'hui sur les 130 (environ) églises de campagne que nous avons dans le BESSIN, sans compter les chapelles, encore trop peu sont protégées au titre des Monuments Historiques (classement MH ou Inscription à l'Inventaire Supplémentaire (ISMH).

Ces classements ou inscriptions assurent aux communes des compléments de subventions non négligeables, mais aussi et c'est très important : l'église est protégée en elle-même contre toute transformation ou restauration abusive. De plus dans le champ de visibilité de l'église classée ou inscrite (ou de toute autre édifice classé ou inscrit) aucune construction nouvelle, aucune démolition, aucun déboisement, aucune transformation ou modification de nature à affecter l'aspect d'un immeuble ne peuvent être entrepris sans l'autorisation de l'Architecte des Bâtiments de France (art.L.421-6 du Code de l'Urbanisme.

Il faut se féliciter qu'une douzaine d'églises rurales non classées aient été inscrites à l'inventaire Départemental. Mais, si cet inventaire permet d'obtenir des subventions améliorées, il n'assure pas de protection ni du monument ni de son champ de visibilité.

Si nous voulons que nos églises rurales et les cimetières qui bien souvent les entourent et notamment leur croix et leurs tombes anciennes soient protégées, il est important que ces églises soient classées MH ou inscrites ISMH

Pour la quasi-totalité elles le justifient, elles sont le plus souvent le bâtiment le plus ancien du village, celui qui a vu passer tous les grands évènements de la vie : baptême, mariage, mort, et près desquelles sont inhumées les Anciens. Elles ont été sous l'ancien Régime le lieu de réunion des paroissiens.

Si beaucoup d'églises rurales ont été remaniées depuis leurs constructions et quelquefois défigurées, si certaines ne datent que de la fin du XIXème siècle, elles sont toutes et par excellence les lieux de mémoire des villages auxquels les habitants sont fondamentalement attachés.

Plusieurs associations de sauvegarde des églises existent dans le Bessin. Il faut, avec si possible l'aide des municipalités, en créer où il n'en existe pas encore, pour aider à maintenir les bâtiments et le mobilier intérieur, faire l'inventaire de leu cimetière et faire introduire par la commune la demande de leur classement.

P.R.B. est à leur disposition pour les aider à constituer un dossier de demande de classement.

 

Agrément préfectoral de l'association pour agir en justice dans l'ensemble du Bessin

Notre association PATRIMOINE RURAL DU BESSIN a reçu l'agrément préfectoral au titre de l'article 141.1 du Code de l'Environnement pour intervenir sur les problèmes d'environnement dans toutes les communes de l'arrondissement de Bayeux et dans les communes de CREULLY, COURSEULLES et SAINT GABRIEL BRECY.

Notre association, qui œuvre pour la protection de l'environnement, est ainsi appelé à participer à l'action des pouvoirs publics.

En outre, en justice elle peut exercer les droits reconnus à la partie civile en ce qui concerne les faits portant préjudice aux intérêts collectifs qu'elle défend et quand ces faits constituent une infraction aux dispositions législatives et à leurs textes d'application, sur la protection de la nature et de l'environnement, à l'amélioration du cadre de vie, à la protection des sites et paysages à l'urbanisme ou ayant pour objet la lutte contre les pollutions et les nuisances.

Elle peut agir au nom d'au moins deux personnes physiques qui ont subi des préjudices individuels dus au fait d'une même personne si ces préjudices qui ont une origine commune.

 

Renouvellement du Conseil d'Administration

Plusieurs mandats d'Administrateurs, soit particuliers, soit représentants des communes, seront à pourvoir lors de la prochaine Assemblée générale de PATRIMOINE RURAL DU BESSIN en août prochain.

Il est indispensable que puissent être élus des administrateurs qui apporteront une aide effective à notre association sous une forme ou sous une autre.

ü      Représenter PRB aux réunions organisées par l'Administration ou aux assemblées et conseils d'associations dont elle est membre (GRAPE, APPB, ADTLB, église de Manvieux, Terre et Mer Environnement )

ü      Participer directement à la rédaction de notre bulletin.  

ü      Constater sur place les atteintes au patrimoine qui nous sont signalées par des adhérents.

D'autre part le Président doit penser à sa succession qui sera ouverte à l'Assemblée Générale de 2002. Il faut donc que se manifeste dès cette année des successeurs possibles.

 

Pré-inventaire du village de Balleroy

En association avec MAISONS PAYSANNES DE FRANCE (MPF), nous avons entrepris le pré-inventaire du Village de Balleroy sous le contrôle de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC ). Nous voudrions bien l'achever cette année.

Il s'agit de repérer les maisons anciennes du village, de les visiter (nous avons une lettre d'introduction de la mairie) de relever et de photographier, avec l'autorisation des occupants, les éléments anciens de ces bâtiments cheminées, escaliers, plafonds, sols. La DRAC a établi pour ce faire une fiche à compléter.

Malheureusement le Conservateur de l'Inventaire qui appuyait notre action a quitté la DRAC de Caen et n'est pas encore remplacé. Nous serons donc moins aidé.

Nous recherchons cependant des volontaires qui après avoir reçu pendant une demie journée les informations et la courte formation nécessaires pourraient par groupes de deux ou trois faire cet été, aux jours et heures qui leurs conviendraient, les quelques visites qui restent. Elles peuvent s'adresser pour de plus amples informations au président de PRB. Elles peuvent aussi proposer de faire le pré-inventaire des vieilles maisons de leur propre village.

 

Programme des stages d'initiation à la restauration

Le programme des stages d'initiation à la restauration traditionnelle qu'organise MAISONS PAYSANNES DE FRANCE (MPF) et auxquels nous participons pour ce qui est du Bessin est le suivant

Conditions : Adhérer à MPF (pour l'assurance) 125 francs par an - Participer aux frais, notamment du formateur : 120 francs, sauf démonstration stage Chanvre : 30 francs - Déjeuner pris sur place 60/65 F boisson et café compris. Le nombre de participants est de 12 à 15. Les stages prévus cette année sont :

ü     Le samedi 23 juillet à Anctoville (près de Villers Bocage avec la société La CANVRIERE DE L'AUBE.. Démonstration-stage sur l'utilisation du chanvre dans le bâtiment.

ü     Le samedi 7 juillet à Coulvain (14). Restauration d'un mur en schiste.

ü     Le samedi 21 juillet à Esquay sur Seulles : la restauration d'un four à pain (enduits et joints extérieurs, enduits intérieurs).

Pour information et inscription s'adresser à Jean Leproux.

Semaine Terre - Chaume

 Du 8 au 16 septembre, organisée par le Parc des Marais du Cotentin et du Bessin avec la participation de Maisons Paysannes de France : stages restauration bâiments en terre à Méautis dans la Manche et à Colombières dans le Bessin; expositions, soirée débat, séminaire, ateliers, découverte pour les jeunes, etc…

Pour toute information sur cette semaine s'adresser au Parc au 02 33 71 65 30.

 

Maisons Paysannes de France : association primée

A l'occasion de l'année des Associations, les lecteurs du journal LA CROIX, viennent de classer dans les dix meilleures associations "MAISONS PAYSANNES DE FRANCE" avec qui P.R.B. est étroitement associée (voir ce numéro). Un prix leur sera offert par le journal.

MAISONS PAYSANNES DE FRANCE a pour objet la sauvegarde du patrimoine rural de la France (conseils, stages, démonstration de savoir-faire, etc…). Site Internet de MPF : http://www.maisons-paysannes.org/

 

 

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